La prise de terre est un élément essentiel pour la sécurisation d’une installation électrique. En étant directement reliée au tableau électrique, elle joue un rôle crucial dans la réduction des risques d’électrocution et contribue, dans une certaine mesure, à neutraliser le rayonnement du champ électrique des appareils. Par ailleurs, les anomalies sur la prise de terre ou
l’installation de mise à la terre font partie des anomalies du groupe B3 sur un
diagnostic électrique, obligatoire pour la vente ou la location (consulter
les anomalies électriques sur l’article dédié de Selectra).
Le rôle fondamental de la prise de terre
La prise de terre obligatoire constitue une liaison directe avec le tableau électrique. Elle est enterrée dans le sol, à plusieurs mètres de profondeur. Sa principale fonction est d’assurer l’évacuation d’un courant électrique de défaut vers la terre. En effet, les courants électriques ont tendance à chercher un chemin vers la terre, où la tension est nulle. Lorsqu’un équipement présente un défaut d’isolation (par exemple, un lave-linge), une partie du courant est absorbée par la carcasse métallique. Si une personne touche l’appareil, elle devient un conducteur pour l’électricité, augmentant le risque d’électrisation voire d’électrocution, en particulier si le courant traverse des organes vitaux comme le cœur.
Une obligation datant de 1991
La norme NF C15-100 exige que tout appareil électrique d’une habitation soit relié à une prise de terre depuis 1991. Auparavant, cette obligation ne s’appliquait qu’aux zones humides et n’était même pas requise avant 1969.
Si votre habitation date d’avant 1969 et ne dispose pas de prise de terre, il est vivement recommandé d’envisager des travaux
pour se conformer aux normes électriques actuelles.
En principe, tous les éléments contenant du métal dans une habitation doivent être reliés à la terre : canalisations d’eau, de chauffage, de gaz, équipements électroménagers et sanitaires (y compris les baignoires en métal), ainsi que toutes les prises de courant.
Installation et cas d'application
Tous les types de logements, qu’ils soient neufs ou anciens, doivent être équipés d’une prise de terre. Pour les habitations anciennes, en particulier celles antérieures à 1969, l’installation d’une prise de terre est plus que recommandée. Cette opération nécessite des travaux de rénovation électrique pour mettre en conformité l’ensemble de l’installation.
Dans les nouvelles constructions, la mise à la terre fait partie des installations obligatoires. Cependant, c’est dans les anciennes habitations que la présence d’une prise de terre doit être vérifiée.
Il est impératif de faire appel à un spécialiste certifié en électricité pour effectuer l’installation adéquate d’une prise de terre. Celui-ci va connecter le système électrique de la maison à un boîtier étanche et résistant à la corrosion, situé à quelques mètres de l’habitation.
Réussir l'installation du circuit de mise à la terre
Pour que la prise de terre soit efficace, elle doit être mise en place conformément aux normes. Elle consiste en un élément métallique enterré dans le sol, relié au système électrique par le biais d’une barrette spécifique et d’une câblette en cuivre nu de 25 mm² de section.
Respect des normes et choix de l'emplacement
La norme NF C15-100 spécifie que la résistance de la prise de terre ne doit pas dépasser 100 ohms. Pour neutraliser également les champs électriques, il est conseillé de maintenir une résistance inférieure à 50 ohms.
Le choix de l’emplacement dépend de la nature du sol. Les sols rocheux ou sablonneux ont une résistance élevée, tandis que les sols riches en terre végétale ou en argile ont une résistance relativement faible. Il est possible d’améliorer la conductivité du sol en ajoutant de la terre végétale, du charbon en poussière ou même de la limaille métallique.
Piquet ou boucle : deux approches
Deux méthodes sont couramment utilisées :
- Le piquet de terre : un morceau de métal (souvent de l’acier galvanisé) enfoncé dans le sol à une profondeur d’au moins 1,5 à 2 mètres. Plusieurs piquets peuvent être reliés entre eux avec un câble de terre.
- La boucle en fond de fouilles : elle consiste à installer une câblette en cuivre nu de 25 mm² au fond des tranchées creusées pour les fondations, avant de couler le béton. Cette méthode est principalement utilisée dans les constructions neuves.
Coût de l'installation
En termes de matériel, les piquets et barrettes coûtent environ 10 € chacun, et les câbles de 3 mètres sont vendus entre 10 et 12 € dans les grandes surfaces de bricolage.
L’installation de mise à la terre est réalisée par des électriciens professionnels et entraîne des coûts. Pour une habitation ancienne partiellement mise à la terre, les travaux peuvent coûter entre 250 et 500 € TTC. Si la mise à la terre doit être effectuée entièrement, le budget requis sera plus élevé.
- Appartements : entre 300 € et 500 €. L’électricien doit relier le tableau électrique de l’appartement à la prise de terre de l’immeuble.
- Maisons individuelles : entre 500 et 1000 €. Les méthodes de mise à la terre sont plus variées et complexes, ce qui entraîne un coût supérieur.
Il est fortement recommandé de faire appel à un électricien professionnel pour l’installation. Bien que le concept de raccordement soit simple, sa mise en œuvre peut être complexe en raison des paramètres liés au terrain.
Le coût horaire d’un électricien varie généralement entre 35 et 45 € HT. Ce tarif est à majorer des frais de déplacement et du coût des matériaux.
Une fois le circuit mis en place, il est crucial de vérifier sa résistance à l’aide d’un ohmmètre.
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